jeudi 1 juin 2017

Ports et Auberges

Article rédigé par Joëlle

Port de Boissise-le-Roi

Situé sur la rive gauche de la Seine à 10 km au sud-ouest de Melun, la commune se répartit entre deux hameaux Boissise -le-Roi et Orgenoy.
En 1186, l’archevêque de Sens fit don au prieuré Saint Victor de Paris devenu abbaye, des terres de Boissise-le-Roi sur lesquelles un château fort avec sa chapelle avait été érigé.
Désormais les deux villages semblaient liés.
La pierre meulière qui formait des bans considérables près du village d’Orgenoy fut exploitée en grande partie (300.000 m3 par an) comme pierre à bâtir.
Elle était acheminée par un petit train Decauville  vers les bords de Seine au «  Port aux pierres » à Boissise et remontée jusqu' à Paris en péniche pour la construction des maisons, des égouts, des ponts et du métro parisien.
Après la guerre , une grande partie de la main d’œuvre qui extrayait la pierre dans les carrières venait d’Italie.
Port aux pierres  anciennement « port du roi »
Hôtel restaurant « La Maison Blanche » à Boissise-le-Roi
Dans son livre « Le chemin de fer Corbeil-Melun-Montereau, Voyage de Melun à Héricy-sur-Seine et à Saint Fargeau », l’auteur G.L. Melunais, « regrette de ne pouvoir pousser jusqu’à la Maison –Blanche, l’auberge de là-bas, dont le fumet des matelotes et des fritures se répand jusqu’ici ».
Plus loin il précise « Voici l’endroit fameux où s’élevait l’auberge de la Maison-Blanche , de Juvernat, renommée sans égale des matelotes et des fritures.
Alexandre Dumas père, au temps où le fils habitait le pavillon de Sainte-Assise, vint s’y délecter de matelotes à la marinière auxquelles Madame Juvernat donnait un soin particulier ».
Le barrage de la Citanguette
En 1859 des barrages étaient mis en chantier à Melun et Evry suivis peu après par ceux des Vives Eaux, de la Citanguette et du Coudray.
La suppression du barrage de la Citanguette a été annoncée au J.O.du 5novembre 1930 après le reconstruction et l’exhaussement du barrage du Coudray.
Hôtel restaurant  « la vieille Citanguette
On retrouve la Citanguette dans de nombreux romans de Georges Simenon qui avait fait construire un bateau l’ »Ostrogoth » dans lequel il vivait près de Saint-Fargeau.
Les rives de la Seine, les hôtels et les restaurants qui la jonchent n’avaient plus de secrets pour lui.

La macabre découverte de la Citanguette
Port de Seine-Port
Il y avait à une certaine époque trois lieux de passage qui permettaient de relier Seine- Port aux villages de la rive gauche.
Le premier près de l’Hôtel de Travers demeura en activité jusque dans les années 1960.
Le second à la Citanguette fut remplacé par  le barrage.
Le troisième à  l’hôtel du Tournebride resta en activité jusqu’à la construction du pont de Ponthierry.
Les deux hôtels de Travers et du Tournebride établis au passage d’eau , servaient à héberger les voyageurs et les mariniers qui montaient ou descendaient la Seine et s’arrêtaient au port.
Le port était également une halte pour les voyageurs qui empruntaient le coche d’eau tiré par des chevaux.
L’hôtel du Travers grâce à la proximité du chemin de fer eût un meilleur sort que le Tournebride, il devint un hôtel-restaurant fréquenté par les pêcheurs et les vacanciers.
L’Auberge Colombe, appelée ensuite « La réserve » puis vers les années 1930 « chez Marius » du nom de de son propriétaire Marius Guillenot
Auberge Marius
Que de promeneurs y sont venus manger la friture! Que de générations ont consommé l’apéritif à l’ombre de ses deux tilleuls!
Ce n’est pas précisément une jeune personne que cette auberge. Elle a l’âge respectable de 257 ans. Elle date de 1646 (règne de Louis XIV) et le grand roi en se rendant à la chasse s’y est, dit-on, arrêté quelquefois. Elle portait le nom ronflant d’Hôtel du Travers. »
DESVALLIERES, Maurice, Seine Port et ses vieilles maisons 1920

Les Plâtreries à Samois sur Seine
Ce hameau  portait autrefois le nom de Port-à l’-Anguille.
Ce nom indique bien sûr qu’il y existait un petit port et que la pêche à l’anguille y était des plus fructueuses.
La substitution du nom fut motivée par l’établissement de fours à plâtre au XVII ème siècle.
Une hôtellerie y était établie depuis longtemps.

Restaurant « A  la bonne matelote ».
Les  Plâtreries sont au début du 19ème siècle un quartier très vivant grâce à l’activité du Port-à l’-Anguille.
La  réputation de l’auberge « A la bonne Matelote » et surtout celle de sa matelote d’anguilles attirait depuis Paris des hommes célèbres, artistes, écrivains, hommes politiques.
Elle a été fréquentée par Victor Hugo et Chateaubriand. C’est là aussi que Mallarmé fait loger ses amis trop nombreux pour sa petite maison de Valvins.
Cuisine du restaurant des Plâtreries
Familles Wattelier  Perrier
Le port de Thomery et l’auberge Larpenteur
L’existence du port de l’Effondré est attestée dès 1380.
Au 16ème siècle on y charge des bateaux de briques cuites dans les forges de la briqueterie d’Effondré.
Au 16ème ce sont des « margotats » chargés de pommes qui partent le soir pour accoster au petit matin à Paris sur le port aux fruits.
Au début du siècle suivant les paniers de chasselas s’ajoutent aux chargements de pommes puis les remplacent.
Afin de faciliter le chargement des bateaux, le port qui est une simple grève est doté d’un quai pavé en 1846.
Le port d’Effondré
Auberge Larpenteur à Thomery
L’auberge tenue par les Larpenteur est connue à l’époque pour sa bonne chair et notamment sa matelote d’anguille dont le poète Antoine Bertin (1752-1790) évoque le souvenir dans son Voyage en Bourgogne.*
Joséphine de Beauharnais et Napoléon y ont dégusté la matelote
*Source «  Topic-Topos »