Visite commentée par
Michel Pons à Thomery de la Salle de la
Plage au port d’Effondré, le jeudi 20 Avril 2017
Nous
commençons notre promenade à l’endroit où aboutit la Route Ronde au lieudit
« le Puisoir » ou « pizoir », c’est à dire abreuvoir
Ici étaient
les Bains du Roi cités dans les Confessions de Jean Jacques Rousseau ; il
évoque la cantate des Bains de Thomery
La Seine a
été canalisée en 1870
Avant c’était
un fleuve sauvage avec des îles, des hauts fonds, des bancs de sable dans
lesquels les bateaux, dont les coches d’eau, risquaient de
« s’engraver ».
Le débit
était irrégulier
Parfois la
Seine avait une hauteur de 70 cm
Et donc en
ces cas il n’y avait aucun trafic sur la Seine par manque d’eau
Pour élever
le niveau de l’eau durant quelques heures, on lâchait de l’eau à partir de la
Seine ou de l’Yonne
L’artiste Eugène
Cuvelier vécut à Thomery, ami de Rosa Bonheur, aux Bains du Roi où il avait son
atelier de photographie
En 1990 Cuvelier est exposé à Stuttgart puis
New York
Au Musée
d’Orsay on a pu admirer ses œuvres à
l’exposition« La forêt un atelier grandeur nature »
Il épouse la
deuxième fille des propriétaires de l’Auberge Ganne et est enterré à Thomery
En face on
pouvait voir les Pressoirs du Roi [les pressoirs ont disparu depuis longtemps]
François Ier
en chassant le cerf, a soif, et boit un vin qui lui plait, alors il achète en
ce lieu 50 arpents de terre, y plante des vignes
Ici se trouve
un gué avec des hauts fonds
A la première
canalisation de la Seine on trouve des gués :
Le gué de
Saint Aubin qui est pavé , devant le Château de la Rivière
Le gué de
Champagne , puis on y fera passer un bac et enfin un pont
Ici le gué des Pressoirs sera remplacé par
un passeur avec un batelet
Fin XVIII ème
un coche d’eau transporte de Paris à Nogent et de Paris à Sens et Auxerre sur l’Yonne
Voir le
premier chapitre de l’Education Sentimentale de Flaubert
Ici nous
sommes sur une rive convexe qui s’ensable
C’est un
passeur qui fait le service de coche
Henri IV
aurait dit à Thomery « ici tout me rit » d’où l’origine du nom, mais
c’est une légende
Le nom est
antérieur et est Thomériacum
Ry viendrait
de la déesse Rita qui veut dire gué
Un ingénieur
de la navigation a noté les hauteurs d’eau avec le profil de la rivière et ses
cuvettes et hauts fonds
Ce sont les
pupilles de la Nation qui sont logés aux Pressoirs .En 1920 est créée l’œuvre
des Pupilles puis l’Ecole de Pittsburg. Et ce sont une Ecole d’Agriculture et
une Ecole d’Horticulture. Les Pressoirs
du roi font partie de la Fondation Fabre Luce.
Nous arrivons
au port d’Effondré .Avant c’était le
hameau d’Effondré .En 1778, l’habitat est localisé .Il existe trois
hameaux :Effondré, Thomery et By
Deux ports fonctionnent
celui de By et celui d’Effondré
Effondré est
le seul port pavé en 1843
Avant c’était
une grève
Dans la Rue
du Port , la pente était forte et les terres descendaient jus ‘à la Seine
en formant un cône de déjection
La rive est
convexe et s’ensable et on s’y baigne
Pour se
souvenir « dans la rive concave le fleuve creuse des caves »
En 1380 en la
Seigneurerie de Thomery et Effondré sont perçues des taxes sur les
bateaux de vins passant au port d’Effondré
Au XVI ème
siècle , ce sont des chargements de briques qui se font vers Paris
Il y eut une
briqueterie à Effondré du XVI ème au XVII ème
Au XVII ème
sur les côteaux ce sont des céréales
Au XVIII ème
ce sont des vignes à vin et des arbres fruitiers
Les fruits
sont chargés au Port d’Effondré vers le Port aux fruits de Paris qui se situait
au niveau du Boulevard Morland, le bras de Seine fût ensuite comblé .Puis ce
fût au Quai de la Tournelle, au Port des Miramiones. Maintenant c’est le Musée
de l’Assistance Publique
En
1850 , ce sera au Quai de l’Hôtel de Ville .
Deux ports
existaient pour charger les fruits de Thomery : By et Effondré
En 1841 les
viticulteurs demandent le pavage du port qui est réalisé en 1843
Des pommiers poussent sur le coteau
Mais ce n’est
pas suffisant , et il faut acheter des récoltes sur pied en Auvergne, Touraine,
et Anjou .Il faut un voyage en Mai pour acheter les pommes et un voyage
en Novembre pour aller chercher les pommes
Sur la Seine
on descend par le courant gratuitement et on remonte en halant
Sur la Loire
on descend par le courant et on remonte par le vent (la galerne)
Les pommes
étaient entreposées dans les caves
En hiver les
hommes descendaient les pommes. Seuls
les toues ou les margotats (bateaux de Thomery) pouvaient descendre en hiver,
de la reinette et de la Calville
En 1730
François Charmeux palisse une treille de chasselas comme la treille du Roy.
Ce sont des
murs de pierres et de terre.
Le chasselas peut parvenir à maturité avant
l’automne grâce à ces murs « accumulateurs de chaleur »
Il existe 250
km à 300 km de murs « chauffants » en 1900
C’est à la
Révolution que l’on construit les murs jusqu’en 1850
Donc le
volume de raisin augmente et le volume de pommes diminue
Et la
transition se fait en 50 ans
Des maçons
viennent de la Creuse des environs de
Gueret (Glénic) et s’établissent
Au XVIII ème
ce sont des vignerons, puis au XIX ème ce sont des viticulteurs, des marchands
de fruits, puis des cultivateurs
Le chasselas
est transporté en panier par les marchands de fruits puis les mariniers, puis
les marchands forains(ils changent de nom avec la fonction)
En 1843 le
port est pavé, et en 1849 Napoléon
inaugure la ligne de chemin de fer du PLM
Il faut une heure de trajet en train, et 12 heures en bateau !
Il faut une heure de trajet en train, et 12 heures en bateau !
Les « conservateurs »
continuent à utiliser les bateaux jusqu’en 1860 et les « novateurs »
utilisent le chemin de fer
Donc le port
pavé est désaffecté en 1860 où c’est la fin du port aux fruits
Il y a un
garde port
Du XVII ème
au XIX ème la Seine est une autoroute fluviale, donc les façades des maisons
doivent être belles. On parle de chaas de logis (unité de mesure de la longueur
de la poutre)
Dans la cour
on cache les bâtiments et le matériel d’exploitation
Sont
construit le château de la Rivière, et de nombreux hôtels particuliers comme au
N° 109 de la Rue Sadi Carnot
Voir le film « Contes
de Printemps » de Eric Rohmer
L’Auberge
l’Arpenteur où Joséphine de Beauharnais se réfugie à Fontainebleau après avoir
été répudiée
Joséphine et
Napoléon ont gravi cet escalier pour y déguster des matelotes d’anguilles
Puis entre
1900 et 1980 , c’est le lent déclin du chasselas
La
viticulture est remplacée par le développement du tourisme et de la
villégiature dont la Plage de Thomery est un élément important
Et vont se
construire des hôtels et pensions de famille vers 1930 , entre les deux guerres
En 1848 on
pratique la « conservation du raisin à rafle fraîche » et le
raisin est frais jusqu’en avril ou mai
On
l’entrepose dans des chambres à raisin , au grenier, sur un lit de fougère
Puis au rez
de chaussée avec des flacons pour raisin.
Pour de plus
amples renseignements voir la documentation de Michel Pons dont :
-Publication « Thomery,
patrimoine viticole », « Aspects de Thomery sous l’Ancien Régime » Vol
1 .Association de Préfiguration du Musée de la Vigne-Thomery(S&M)
-et en DVD
« Les ports aux fruits »
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