vendredi 21 avril 2017

Visite du Port de Thomery

Article publié par Pascale


Visite commentée par Michel Pons  à Thomery de la Salle de la Plage au port d’Effondré, le jeudi 20 Avril 2017

Nous commençons notre promenade à l’endroit où aboutit la Route Ronde au lieudit « le Puisoir » ou « pizoir », c’est à dire abreuvoir






Ici étaient les Bains du Roi cités dans les Confessions de Jean Jacques Rousseau ; il évoque la cantate des Bains de Thomery
La Seine a été canalisée en 1870
Avant c’était un fleuve sauvage avec des îles, des hauts fonds, des bancs de sable dans lesquels les bateaux, dont les coches d’eau, risquaient de « s’engraver ».
Le débit était irrégulier
Parfois la Seine avait une hauteur de 70 cm
Et donc en ces cas il n’y avait aucun trafic sur la Seine par manque d’eau
Pour élever le niveau de l’eau durant quelques heures, on lâchait de l’eau à partir de la Seine ou de l’Yonne
L’artiste Eugène Cuvelier vécut à Thomery, ami de Rosa Bonheur, aux Bains du Roi où il avait son atelier de photographie
 En 1990 Cuvelier est exposé à Stuttgart puis New York
Au Musée d’Orsay on a pu  admirer ses œuvres à l’exposition« La forêt un atelier grandeur nature »
Il épouse la deuxième fille des propriétaires de l’Auberge Ganne et est enterré à Thomery
En face on pouvait voir les Pressoirs du Roi [les pressoirs ont disparu depuis longtemps]
François Ier en chassant le cerf, a soif, et boit un vin qui lui plait, alors il achète en ce lieu 50 arpents de terre, y plante des vignes
Ici se trouve un gué avec des hauts fonds
A la première canalisation de la Seine on trouve des gués :
Le gué de Saint Aubin qui est pavé , devant le Château de la Rivière
Le gué de Champagne , puis on y fera passer un bac et enfin un pont
Ici le gué des Pressoirs sera remplacé par un passeur avec un  batelet
Fin XVIII ème un coche d’eau transporte de Paris à Nogent  et de Paris à Sens et Auxerre sur l’Yonne
Voir le premier chapitre de l’Education Sentimentale de Flaubert
Ici nous sommes sur une rive convexe qui s’ensable
C’est un passeur qui fait le service de coche
.François Ier plante différentes vignes en 1533 à Thomery Champagne Samoreau
Henri IV aurait dit à Thomery « ici tout me rit » d’où l’origine du nom, mais c’est une légende
Le nom est antérieur et est Thomériacum
Ry viendrait de la déesse Rita qui veut dire gué
Un ingénieur de la navigation a noté les hauteurs d’eau avec le profil de la rivière et ses cuvettes et hauts fonds
Ce sont les pupilles de la Nation qui sont logés aux Pressoirs .En 1920 est créée l’œuvre des Pupilles puis l’Ecole de Pittsburg. Et ce sont une Ecole d’Agriculture et une Ecole d’Horticulture. Les Pressoirs du roi font partie de la Fondation Fabre Luce.


Nous arrivons au port d’Effondré .Avant c’était le hameau d’Effondré .En 1778, l’habitat est localisé .Il existe trois hameaux :Effondré, Thomery et By
Deux ports fonctionnent celui de By et celui d’Effondré
Effondré est le seul port pavé en 1843


Avant c’était une grève
Dans la Rue du Port , la pente était forte et les terres descendaient jus ‘à la Seine en formant un cône de déjection
La rive est convexe et s’ensable et on s’y baigne
Pour se souvenir « dans la rive concave le fleuve creuse des caves »
En 1380 en la Seigneurerie de Thomery et Effondré sont perçues des taxes sur les bateaux de vins passant au port d’Effondré
Au XVI ème siècle , ce sont des chargements de briques qui se font vers Paris
Il y eut une briqueterie à Effondré du XVI ème au XVII ème
Au XVII ème sur les côteaux ce sont des céréales
Au XVIII ème ce sont des vignes à vin et des arbres fruitiers
Les fruits sont chargés au Port d’Effondré vers le Port aux fruits de Paris qui se situait au niveau du Boulevard Morland, le bras de Seine fût ensuite comblé .Puis ce fût au Quai de la Tournelle, au Port des Miramiones. Maintenant c’est le Musée de l’Assistance Publique
En 1850 , ce sera au Quai de l’Hôtel de Ville .
Deux ports existaient pour charger les fruits de Thomery : By et Effondré
En 1841 les viticulteurs demandent le pavage du port qui est réalisé en 1843
Des pommiers poussent sur le coteau
Mais ce n’est pas suffisant , et il faut acheter des récoltes sur pied en Auvergne, Touraine, et Anjou .Il faut un voyage en Mai pour acheter les pommes et un voyage en Novembre pour aller chercher les pommes
Sur la Seine on descend par le courant gratuitement et on remonte en halant
Sur la Loire on descend par le courant et on remonte par le vent (la galerne)
Les pommes étaient entreposées dans les caves
En hiver les hommes  descendaient les pommes. Seuls les toues ou les margotats (bateaux de Thomery) pouvaient descendre en hiver, de la reinette et de la Calville
En 1730 François Charmeux palisse une treille de chasselas comme la treille du Roy.
Ce sont des murs de pierres et de terre.

Le chasselas peut parvenir à maturité avant l’automne grâce à ces murs « accumulateurs de chaleur »
Il existe 250 km à 300 km de murs « chauffants »  en 1900
C’est à la Révolution que l’on construit les murs jusqu’en 1850
Donc le volume de raisin augmente et le volume de pommes diminue
Et la transition se fait en 50 ans
Des maçons viennent de la Creuse  des environs de Gueret (Glénic) et s’établissent
Au XVIII ème ce sont des vignerons, puis au XIX ème ce sont des viticulteurs, des marchands de fruits, puis des cultivateurs
Le chasselas est transporté en panier par les marchands de fruits puis les mariniers, puis les marchands forains(ils changent de nom avec la fonction)
En 1843 le port est pavé, et  en 1849 Napoléon inaugure la ligne de chemin de fer du PLM
Il faut une heure de trajet en train, et 12 heures en bateau !
Les « conservateurs » continuent à utiliser les bateaux jusqu’en 1860 et les « novateurs » utilisent le chemin de fer
Donc le port pavé est désaffecté en 1860 où c’est la fin du port aux fruits
Il y a un garde port
Du XVII ème au XIX ème la Seine est une autoroute fluviale, donc les façades des maisons doivent être belles. On parle de chaas de logis (unité de mesure de la longueur de la poutre)
Dans la cour on cache les bâtiments et le matériel d’exploitation
Sont construit le château de la Rivière, et de nombreux hôtels particuliers comme au N° 109 de la Rue Sadi Carnot
Voir le film « Contes de Printemps » de Eric Rohmer
L’Auberge l’Arpenteur où Joséphine de Beauharnais se réfugie à Fontainebleau après avoir été répudiée

Joséphine et Napoléon ont gravi cet escalier pour y déguster des matelotes d’anguilles
Puis entre 1900 et 1980 , c’est le lent déclin du chasselas
La viticulture est remplacée par le développement du tourisme et de la villégiature dont la Plage de Thomery est un élément important
Et vont se construire des hôtels et pensions de famille vers 1930 , entre les deux guerres
En 1848 on pratique la « conservation du raisin à rafle fraîche »  et le raisin est frais jusqu’en avril ou mai
On l’entrepose dans des chambres à raisin , au grenier, sur un lit de fougère
Puis au rez de chaussée avec des flacons pour raisin.

Pour de plus amples renseignements voir la documentation de Michel Pons dont :
-Publication « Thomery, patrimoine viticole », « Aspects de Thomery sous l’Ancien Régime » Vol 1 .Association de Préfiguration du Musée de la Vigne-Thomery(S&M)
-et en DVD « Les ports aux fruits »









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